Mais tout d'abord pourquoi une ventouse colle-t-elle ? La planète Terre est dotée d'une atmosphère qui est un milieu gazeux contenant de l'air. Cet air, malgré qu'il soit gazeux, relativement léger n'en est néanmoins pas dépourvu de poids. Ce poids qui est une force newtonienne dirigée verticalement vers le bas est du à la pression atmosphérique. Cette pression permet entre autre à l'air de s'engouffrer dans nos poumons. Cette pression est considérable : environ 100 mille Pascal (unité de pression). Au niveau microscopique, cette pression est due au mouvement brownien des molécules d'air, c'est-à-dire à la grande vitesse des molécules (plusieurs fois la vitesse du son) et aux collisions entre ces molécules et les matériaux environnant.
Lorsqu'une ventouse est simplement posée sur une surface, elle ne colle pas car l'air au dessus comme au dessous de la ventouse sont à la même pression, c'est-à-dire qu'il s'exerce deux forces de même intensité des deux côtés de la ventouse ce qui a pour effet de n'avoir ... aucun effet ! Par contre, lorsqu'on applique une pression du doigt sur la ventouse pour l'aplatir sur une surface lisse, l'air en dessous s'échappe ce qui a pour effet de réduire à zéro la pression au dessous. Ne restant qu'une pression au dessus, la ventouse est si fortement poussée vers le bas (100 mille Pascal) qu'elle colle à la surface.
Sans mouiller la ventouse, il n'y a que la pression de l'air qui joue. Mais lorsqu'on la mouille avec de l'eau ou avec un composé tel que la salive qui contient beaucoup d'eau, il intervient en plus d'autres forces que celles de pression : les forces électrostatiques intermoléculaires. En effet, les molécules d'eau s'attirent les unes les autres et attirent également les matériaux qui sont à son contact, c'est ce qui explique que l'eau « mouille », qu'elle « colle ». Ainsi, en mouillant avec la salive la surface d'une ventouse, on dépose une sorte de colle « interaction des molécules d'eau » qui s'ajoute à la colle « pression de l'air ». Ces deux forces s'ajoutent pour coller encore plus la ventouse à son support. Donc, mouiller la surface d'une ventouse provoque ce que l'on appelle une tension superficielle (due aux forces intermoléculaires) qui colle. C'est donc une technique très avantageuse.